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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 10:29

 

   Effroyable mais agréable.

 

 

 

    Oh oui ! Que vous m'avez tous transformé ! Comme toi ma clope je me consume jusqu'à la moelle. Dans ces longues rues je marche, je marche, je marche, je meurs. Mon estomac se tort et me crie à l'aide. Sous le soleil qui tape je tremblote. Je suis un cadavre qui ère dans les rues. Ma vie continue mais mon corps se consume. Mon jean tombe. Ma tête tourne. Mes yeux vacillent. Je ne comprend plus rien. Autour de moi les gens passent par dizaines, courent, font du vélo, mangent assis à une terrasse. Et moi j'avance dans la foule. Je ne vois personne. Je vais perdre connaissance. Personne ne peut me regarder droit dans les yeux à ce moment-là. Je ne suis plus parmi eux. Je ne mange pas. Je ne mange plus. Je n'ai plus envie. Alors cette vaque de vertiges me porte lorsque je marche. J'ai faim. Mon ventre est vide. Mes poumons sont roussis. Mon corps crie à l'aide. Mon cou fragilisé ne me permet plus le moindre toussotement. Alors je m'étouffe. Les nausées arrivent. Puis lorsque c'est fini je me remet à marcher, ne pouvant plus rien voir en face de moi. Tout devient trouble. Si je baisse les yeux au sol, mon coeur se soulève. Je ne sens plus mes jambes. Je ne sens plus mon estomac. Mon esprit ère ailleurs. Je ne peux pas vous voir. Le chemin, je le connais. Je peux rentrer chez moi. Ce n'est pas la faim qui va me faire oublier la route. Je me sens légère. Je pourrais me ligoter avec mes bras. Je trébuche. Je me pose contre un mur. Essoufflée, j'attrape une cigarette. Huit minutes après, je reprend ma route. Rien ne sera pire que maintenant, lorsque je monte dans le bus. Le monde qu'il y a empêche le moindre courant d'air. Mais je n'ai pas la tête à me précoccoper de cela. De mon côté j'agonise. Quand je regarde ma main agrippée à la barre en fer, je m'effraie. Pour me rassurer, je lève mon autre bras, non agrippée. Mais je vois bien que lui aussi tremblote. Je transpire. Les gens ont chaud. Je meurs de froid. Au moindre arrêt du véhicule, c'est le vol plané. Quelqu'un me rattrape. Je lui présente mes excuses, puis donne l'impression que je vais très bien en me tenant bien droite. Mais mes genoux ne disent pas la même chose. Mes jambes sont tout sauf droites. Je n'entend personne. Je les sens juste s'entasser de plus en plus. Tant mieux, je ne tomberai plus. 


    Le bus arrive à mon arrêt. La porte s'ouvre. Ma faible concentration me fait louper la marche une fois sur cinq. Les gens ne se poussent pas, obstruant le passage. Ma résidence n'est pas loin. Je n'ai pas la force. Dans mon dos, le bus s"en va. Je fais trois pas devant moi. Je me laisse tomber en arrière contre la grille du parc. Je me rallume une cigarette. Je me sens mal, mais je me sens bien. Mon corps souffre mais à part ça, mon esprit va bien. Mon coeur ne pleure plus des douleurs qu'on a pu lui faire subir chaque jour(petites ou grosses), les peines d'amour, tout ce qui m'est arrivé de bien ou de mauvais durant la semaine, les gens qui me nuisent, les prises de tête, tout part dans un gigantesque néant. Je me sens bien. Je vais tomber dans les pommes mais je me sens bien. Je compare ce moment-là à tous les innombrables soirs où j'ai pleuré, toi, toi, ou bien même toi, que j'ai pleuré à trop vous avoir aimé. Ma tête est ailleurs. J'ai des crampes d'estomac. Quelques grimaces ne vaudront jamais toutes les peines morales. Je me sens tellement bien que je reste contre ce portail. Je peux me rallumer deux, cinq, huit cigarettes, je suis bien. Je pourrais bien n'effondrer, vomir mes tripes, cracher tout mon sang, aucune douleur physique n'équivaudra mes douleurs morales. 


  Comme toi ma clope, je me consume peu à peu.

 


 


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